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français langue étrangère
17 mai 2012

Accent tonique

L'accent tonique met en relief l'émission d'une syllabe dans un mot en augmentant l'intensité de la voix (ainsi que, souvent, une élévation de la hauteur[réf. nécessaire]). La syllabe (ou la more) frappée de l'accent est dite tonique, et les autres atones. On distingue fréquemment les langues à accent tonique des langues à tons et à accent de hauteur, bien que certaines langues, comme le mandarin et le thaï, utilisent les deux systèmes : dans une langue à tons, l'accent tonique ne peut être que secondaire. Enfin, au sein des accents toniques, on distingue deux catégories : l'accent d'intensité et l'accent de hauteur.
L'accent tonique est une notion étudiée principalement en phonétique et en phonologie. La première discipline s'intéresse aux moyens physiques de sa réalisation, la seconde à son rôle dans la langue. L'accent tonique est une unité discrète au même titre que le phonème, mais n'est pas segmentable. C'est donc une unité suprasegmentale : l'unité accentuelle ne peut être perçue sans le support des phonèmes et elle n'existe pas sans eux.
Note : les transcriptions phonologiques entre barres obliques sont en API. Rappelons que l'accent tonique est signalé par le symbole /'/ placé devant la syllabe concernée. L'accent secondaire, quant à lui, est symbolisé par /ˌ/ ; ainsi, dans la chaîne de phonèmes /ˌfutri'kɛ/ « foutriquet », /kɛ/ porte l'accent tonique (primaire), /fu/ l'accent secondaire et /tri/ est atone.

Exemples de langues à accent tonique:

La grande majorité des langues d'Europe (dont les langues indo-européennes mais aussi finno-ougriennes, ou turques) ont un accent tonique, ce qui peut faire laisser souvent croire que c'est le système le plus répandu, alors que les langues du monde utilisent principalement le système tonal.
Il existe cependant, plus rarement, des langues connues pour ne suivre aucun de ces systèmes : le hindi, par exemple, n'a ni accent tonique ou de hauteur ni tons.

Différences avec le système tonal

Si l'accent tonique, de hauteur ou d'intensité, s'oppose si fortement au système tonal (sans que l'un exclue nécessairement l'autre) c'est parce qu'il fonctionne principalement sur le contraste entre syllabe marquée, minoritaire dans le mot (souvent unique) ou dans l'énoncé et syllabes atones, majoritaires le plus souvent. En sorte, un mot ne possède qu'un nombre très limité de syllabes toniques voire aucune dans le cas des clitiques. Dans le système tonal, au contraire, il n'existe pas de contraste d'une telle sorte : toutes les syllabes (sauf quelques-unes, parfois) portent un ton, quel qu'il soit. C'est la différence entre la nature des tons qui crée le contraste.

Ce point explique pourquoi on ne peut considérer les langues à accent de hauteur comme des langues tonales : en effet, même s'il existe des « tonèmes », ils ne frappent qu'une ou deux syllabes du mot, tandis que les autres restent atones. Le système accentuel met donc en valeur une partie limitée du mot (celle qui porte l'accent par opposition aux autres) ou de l'énoncé (il existe des mots portant un accent, d'autres atones) tandis que le système tonal place toutes les syllabes et les mots (sauf quelques exceptions) à un même niveau hiérarchique.

Accent de hauteur

Là où l'accent tonique réalise une augmentation de l'intensité sonore lors de la prononciation d'une syllabe pour la mettre en évidence, l'accent de hauteur la met en évidence par un changement de hauteur de cette prononciation. Dans la plupart des cas, la langue aura donc une hauteur, une « note », de base, appliquée à la plupart des syllabes, et une (ou plus rarement plusieurs) syllabe par mot sera prononcé sur une note plus aiguë. C'est par exemple le cas du japonais, du suédois, ou du grec ancien. Les langues tonales, au contraire des langues à accent de hauteur, voient chacune de leurs syllabes porter un ton ou une variation de ton différents.

Allongement dans la syllabe accentuée:

En italien, la voyelle accentuée est automatiquement allongée. La quantité n'est donc pas phonologique puisqu'elle est entièrement conditionnée par la place de l'accent ; il n'existe pas de vocoïdes ou contoïdes longs non accentués, les consonnes peuvent cependant être géminées hors de l'accent. C'est le dernier segment de la syllabe accentuée qui s'allonge, par exemple fato « destin » /'fa.to/ et fatto « fait » /'fat.to/ sont réalisés respectivement ['fa:to] et ['fat:o]. Lorsque le noyau de la syllabe est une diphtongue, son deuxième élément subit un semi-allongement : vuoi « tu veux » /'vwɔi/ ['vwɔ·i].

Tension musculaire et clarté des phonèmes accentués:

Il existe un phénomène dit « apophonie accentuelle » qui prévoit que les voyelles atones d'un mot, dans certaines langues, sont réalisées moins distinctement que les toniques (la tension musculaire mise en œuvre étant moindre). Leur timbre est moins clair et des voyelles différentes sont même confondues quand elles sont atones. Plusieurs modifications phonétiques peuvent entrer en jeu, comme la neutralisation ou la centralisation. Parmi les langues à apophonie accentuelle, on peut citer diverses langues slaves (bulgare, russe: consulter Apophonie accentuelle en russe), des langues romanes (catalan, le portugais, l'occitan, etc.) ou encore des langues germaniques (anglais, allemand, néerlandais, etc.). Il ressort d'une telle apophonie que ce n'est pas tant l'accent qui modifie l'image acoustique des mots que l'atonie : en effet, l'accent préserve ici l'identité des voyelles. En bulgare, par exemple, les voyelles о /ɔ/ et у /u/ sont réduites à [o] tandis que а /a/ et ъ /ɤ/ sont réalisées [ɐ] quand elles sont atones. Pour d'autres exemples, consulter les articles consacrés aux langues citées.
Ce dernier point, on le verra plus bas, entraîne des conséquences importantes pour l'évolution phonétique des langues.




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